NO WAY Documentary SHEEP HERO

NO WAY NU IN FRANSE BIOSCOPEN 

SCHAPENHELD draait nu onder de titel NO WAY in de Franse bioscopen . De première vond plaats in een van de beste bioscopen van Parijs, de 109-jarige Espace Saint-Michel, die in de eerste week al 32 keer NO WAY vertoont. Deze week wordt de film ook tientallen keren vertoont in o.a. Grenoble – Le Club, Straatsburg – Le Star, Marseille – Les Variétés, Chambéry – L’Espace Malraux.

Deze week won NO WAY ook zijn 24e Award (of eigenlijk zijn 1e als NO WAY) . NO WAY won de Grand Prix op het Festival International du Film “Pastoralismes et Grands Espaces”.  Er zijn ook meerdere 4-sterren recensies.

Les Fiches du Cinéma
★★★★ par Gilles Tourman
Een documentaire over de levendige mensheid, gefilmd als een tragische western

Ouest France
★★★★
Zoals de documentaire Honeyland is deze documentaire een portret van een van de laatste herders van Nederland

Culturopoing.com
★★★ Marjorie Rivière
briljante…  essentiële militante film

Le Journal du Dimanche
★★★  par Baptiste Thion
by its visual beauty and its charismatic cowboy, it offers a beautiful moment of cinema

Première
★★★ by Christophe Narbonne

Een waardevolle documentaire waarvan het melancholische einde onze diepe overtuigingen over onze manier van leven en consumeren in twijfel trekt

Télérama
★★★ by
Samuel Douhaire 
De regisseur filmt de Hollandse heide prachtig als een western

Grand_Prix-Pastoralismes-Grand_espaces

Grand Prix – Festival International du Film “Pastoralismes et Grands Espaces

GRISAILLE par 

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Dans les landes néerlandaises, la brume masque à peine les couleurs de l’aube. Au milieu de ces paysages aux sublimes teintes automnales, nous découvrons Stijn, le berger, et son troupeau de moutons. Le souvenir de ces couleurs, et de la quiétude qu’elles inspirent, imprègne tout le film comme celui d’un paradis perdu. Un plan, furtif, nous montre le brouillard s’épaissir au bout d’un chemin. On le retrouve à la toute fin du film, mais l’horizon a alors définitivement disparu dans la grisaille. C’est bien vers le gris que No Way se dirige, celui de l’aigreur qui assaillit peu à peu le berger à mesure qu’il sait son mode de (sur)vie condamné. À la manière des peintres romantiques, Ton van Zantvoort recourt ainsi au territoire pour traduire l’humeur de son personnage principal, qu’il place le plus souvent au centre du cadre, en jouant avec force sur le symbolisme des couleurs (un conseiller « dégradé de couleur » est d’ailleurs crédité au générique).

Schapenheld

Avant d’être projeté sur les écrans français, le film a brillé en festival sous le nom de Sheep hero, traduction littérale de son titre original Schapenheld. Ce glissement de sens est significatif des nuances qui font tout l’intérêt du projet. C’est que No Way est d’abord le portrait d’un homme en lutte, qui veut faire entendre au monde sa raison. Le premier tiers du récit présente un être d’exception, plein d’humour et de tendresse, faisant le bonheur des gens qui l’entourent. Le « héros des moutons » au physique d’Apollon, un peu cool (il écoute du rock en tondant ses bêtes), brille par la dignité de son art et sa vie atypique. Le film semble avoir été pensé pour embrasser son combat : défendre son troupeau coûte que coûte. Mais une séquence, située précisément au moment où un récit de fiction aurait trouvé son nœud, amorce un déplacement de notre regard – une réunion qui met à mal le fragile équilibre sur lequel repose la famille du berger. Si l’on ne comprend pas bien les détails, on saisit l’essentiel : des subventions sont coupées, le troupeau est en danger et la femme de Stijn évoque l’idée de renoncer. Dès lors, le film devient le récit d’un entêtement.

Ce « No Way » sonne comme un défi adressé au monde contemporain (« y a pas moyen ! ») autant qu’il annonce froidement une impasse. Dans une séquence de prime abord burlesque, le berger guide son troupeau au travers de villages proprets, mettant en colère les habitants. La caméra se trouve alors au plus près de cette figure sous tension, dont les yeux bleus, glacials, menacent de transpercer à tout moment ceux qui l’entourent. Stijn est constamment sur la brèche, sourires et blagues de façade dissimulant mal une terrible aigreur de vivre, et un peu trop de complaisance vis-à-vis de lui-même et de sa condition d’anachronisme vivant. On comprend alors que le projet du cinéaste est moins de faire le portrait d’une lutte écologique que d’exposer le mal-être d’un milieu agricole désillusionné, au sein duquel l’enthousiasme forcené de Stijn apparaît comme un mirage. À trop s’attarder sur les détails d’un combat dont on ne distinguera jamais parfaitement les contours, et qu’on peut trouver anecdotique dans notre contemporanéité, le film ne dévoile toute la charge de son discours que dans le dénouement. Dans une suite de séquences au cynisme très houellebecquien (culminant lors du passage de Stijn sur le plateau de télévision de l’émission « Les Chelous »), Ton van Zantvoort achève de la plus éloquente des manières le portrait nuancé de ce berger en héros rongé par la fatalité.

pherd as a gnawed hero. by fatality.

Culturopoing.com door Marjorie Rivière

origineel artikel in het Frans

No Way. Dès le titre, le ton est donné. Le réalisateur néerlandais Ton van Zantvoort, habitué à donner la parole à des marginaux qui survivent en combattant le capitalisme et la consommation de masse, dresse cette fois-ci le portrait de Stijn, un berger qui refuse d’abandonner son métier et ses idéaux pour se conformer à la société d’aujourd’hui. Ce cowboy solitaire continue d’amener ses moutons brouter dans les landes des Pays-Bas dans la plus pure tradition, faisant face à la mécanisation massive. Mais lorsqu’il perd son principal contrat de pâturage (les pelleteuses sont plus efficaces !), la question de la survie se pose. Comment continuer à nourrir son foyer quand la concurrence déloyale empêche les bergers de faire leur travail ? « Il va falloir être créatifs », affirme Anna, sa femme et fidèle associée.

No Way n’est pas uniquement un film sur un berger, mais bien le portrait d’un homme qui vit en marge de la société. Charismatique, rebelle et parfois antipathique, Stijn crève l’écran. Le réalisateur, qui le connaît depuis 2009, fait de lui le personnage principal de son long-métrage, une figure de combattant, dans une construction narrative proche de la fiction. « Je veux que les spectateurs puissent se reconnaître dans cette histoire, dans celle de mon personnage principal », déclare le cinéaste, qui a souhaité pour cette raison intégrer dans le récit des scènes de vie de famille prises sur le vif. Les choix esthétiques marqués et les partis pris narratifs participent quant à eux à la dynamique de ce documentaire qui ne cesse de créer des ruptures, via l’alternance de scènes qui entrent en conflit en même temps qu’elles se complètent. D’abord, ces séquences, nombreuses et très esthétiques, dans lesquelles le gardien conduit son cheptel à travers les landes. Plans larges, travellings, plongées et plans aériens, tous les moyens sont bons pour mettre en valeur ce troupeau visuellement très attractif, ainsi que le paysage majestueux et énigmatique, tantôt brumeux, tantôt enneigé. De purs moments de silence et d’apaisement, qui renvoient à une époque quasi révolue, à cette « vision romantique » du métier de berger que défend encore Stijn. Ensuite, ces séquences d’agitation, synonymes du monde moderne. Batailles administratives, organisation d’événements à destination du grand public afin de sensibiliser à la cause, passages dans des émissions de radio ou de télévision, etc., tous ces moments particulièrement éloquents, renvoient à l’absurdité de la situation. S’adapter toujours plus, se donner en spectacle pour faire parler de soi et espérer éveiller les consciences, trouver de l’argent par tous les moyens, des défis quotidiens toujours plus grands pour cet homme qui souhaite seulement vivre de ce qu’il aime.

Ton van Zantvoort rend compte brillamment de cette personnalité forte qui porte le film, usant à bon escient de son histoire pour alerter plus largement sur les abus du système. Un film militant essentiel, qui souligne aussi l’incongruité de certaines situations avec beaucoup d’humour, comme en témoigne cette scène, à la fois drôle et révoltante, où un policier déclare : « Nous avons établi un procès verbal en ce qui concerne des crottes de moutons abandonnées », faisant suite à une dénonciation de la part de riverains. L’absurdité comme symptôme de l’injustice universelle.